LA "PUNAISE" DU COLCHIQUE DE NAPLES SPILOSTHETUS
SAXATILIS
ET ACCESSOIREMENT CELLE DU ROUVET
CANTHOPHORUS MELANOPTERUS
(Mise en place et Version 2025) par André Lopez, auteur
|
Couleurs
conventionnelles :
En noir et italiques, termes anatomiques ; en violet,,
noms génériquess et spécifiques ; en vert, noms de familles et sous-familles ; en bleu clair, noms de
groupements plus élevés ; en bleu foncé, liens ;
en orange,, parties les plus importantes et
résumés.
|
Dans
son premier article, l'auteur a décrit les relations
singulières
existant entre ces deux Insectes Hétéroptères
Pentatomorphes et deux plantes
faisant partie de familles bien distinctes : d’une
part Lygaeus
saxatilis Scopoli. et le Colchique de Naples
(Colchicacées),
d’autre part Sehirus dubius
Scopoli. et l’Osyris ou Rouvet (Santalacées)(Lopez,2003).
Dans le second (sous presse), il précise
d'emblée que selon la nomenclature linnéenne
actuelle, le premier
Hétéroptère doit
être rattaché à un genre différent et
devient ainsi Spilosthetus saxatilis (Scopoli), la
« Punaise à
damier ».
Quant
à Sehirus Amyot &
Serville, de moindre intérêt, inclus
par beaucoup dans le genre Canthophorus
Mulsant & Rey, il crée toujours
des polémiques. Le
site ITIS (22
juillet 2022) considère Canthophorus
comme un synonyme invalide de Sehirus,
tandis qu'il est reconnu aujourd'hui par
la communauté
scientifique, à la suite de Gapon (2018). En outre, un examen
plus attentif des
adultes (hémélytres et abdomen) a conduit l’ auteur
à réviser depuis sa
diagnose : l’Hémiptère lié au Rouvet
doît être traité comme étant en fait Canthophorus
melanopterus, le « Canthophore à ailes
sombres » ou « Cydnidé
bleu ».
De
plus,
toujours dans l’article incomplet de 2003, il était seulement
évoqué un « motif
nutritionnel » et une relation
« indiscutablement trophique » entre l’insecte et
son hôte végétal,
négligeant ainsi quelque peu l’étrange biologie des
Pentatomorpha axée, en bonne
partie, sur leur défense contre
les prédateurs dans le cadre d’un
« avertissement » ou
« aposématisme ».
Fig.1 - Colchique de Naples : feuilles au
Printemps. |
Fig.2-
Colchique de Naples : feuilles et
fruits (flèche) au Printemps.
|
|
Station
du Malpas
|
Fig.2 - Fleur isolée, en vue
latérale : tube dressé et corolle |
Fig. 2 - Fleurs géminées, en vue latérale | Fig.3 - Corolles des deux fleurs
précédentes, en vue plongeante |
Station
du Malpas
|
Le
Colchique de Naples a été
observé en Biterrois de 1995 à 2003 au Printemps et en
Septembre-Octobre, puis
à nouveau, en 2024, non sans des
limites dues à la sècheresse.
La population la plus rapprochée de Béziers se situe dans
une pelouse à
Brachypodes, près du Canal du Midi et en contrebas de la colline
d’Ensérune, au
lieu dit « le Malpas » (Fig.3,4,5,7). Les autres
sont connues du
Saint-Chinianais et du Pardailhan de
fossés,
talus herbeux et friches: bord de routes entre Saint-Chinian et
Donnadieu, Cazedarnes
et Pierrerue, Assignan et Coulouma mais aussi, en pleine garrigue rocailleuse
comme à Marcory, proche de Copujol (Lopez,2003)
, à Gimios près de Barroubio et jusqu’en Minervois
au-dessus de la grotte du
Gourp des Bœufs.
Au
point de
vue chimique, la colchicine, poudre cristalline blanche ou
jaune pâle, est un n alcaloïde
de
formule C22H25N06, de structure tricyclique
(Fig.9), à deux énantiomorphes:
la
(R)–colchicine et la (S)-colchicine, cette dernière isolée par deux chimistes
français, Pelletier
et
Caventou
(1820)
associant, très curieusement,
le
Colchique
d’ Automne et... les
Verâtres (Melanthiaceae), également toxiques, dans la
famille dite des
« Colchicées ». Elle possède des
activités pharmacologiques qui, depuis,
ont fait toute sa renommée.
Sur
le plan cellulaire ultrastructural, la
colchicine présente
l’étrange propriété
de désorganiser une
partie du cytosquelette, polymères protéiques
résistant à la déformation et
transmettant les forces mécaniques dans la cellule. Non pas
les filaments
d’actine et intermédiaires, mais les microtubules, tiges rigides
et creuses à
sous-unités de tubuline qu’elle dépolymérise . Il
s’ensuit une inhibition de la
mobilité des leucocytes polynucléaires neutrophiles,
de leur
adhésivité à l'endothélium
des
vaisseaux et
une
neutralisation partielle de l'inflammasome,
complexe protéique impliqué dans
le système immunitaire.
Signalons
par
ailleurs, que du fait de son activité inhibitrice sur la
polymérisation des microtubules,
un tel alcaloïde est souvent
utilisé au laboratoire pour établir un caryotype
par
blocage de la mitose
en
métaphase,
stade
où les chromosomes deviennent apparents. L ’action sur le
fuseau mitotique
des Insectes et ses diverses incidences sont également
démontrées….
Spilostethus
saxatilis
(Scopoli, 1763) fait
partie de la famille des Lygaeidae (Hemiptera
> Heteroptera >
Pentatomorpha> Lygaeoidea> Lygaeidae) dans
l’une de ses trois sous- familles, les Lygaeinae.
La famille a une répartition
cosmopolite,
avec 38 espèces
et 16 genres en
France (in Fauna
Europaea,13
novembre 2022). Il s’agit d’une espèce
ouest-paléarctique présente depuis l’Espagne et le
Maghreb jusqu’au Caucase et
l’ Afghanistan. Elle est sensée préfèrer les
reliefs aux plaines (jusqu’à plus
de 1000 ms) et vivre
dans des milieux assez frais et ensoleillés, notamment , les
paturages, les
orées forestières, les friches et les jachères
sans que la garrigue ou matorral
soit évoquée.Etymologiquement,
« Spilostethus», qui a
succédé à « Lygaeus »,
signifie en latin « avec des taches sur le
thorax »
et « saxatilis »,
« du rocher », possible allusion à un
habitat montueux et peut être
montagnard sus-mentionné.
A -
DESCRIPTION
Long
de 8,5 à 13 mm (mâle
plus petit que la femelle),
Spilostethus saxatilis est ovale allongé, aplati
dorso-ventralement, bicolore, avec des
taches noires sur fond rouge
« criard », une
livrée très voyante propre à tout le genre (Fig.10
à 13). La tête porte les
yeux, cernés par un H noir, des antennes à 4 segments et
un rostre ventral
piqueur-suceur. Le pronotum montre un grand motif
formé par deux
larges bandes noires quadrangulaires
un peu convergeantes s’étirant en avant
jusqu’au dessin périoculaire et atteignant en arrière le
scutellum, entièrement
noir. La corie ou partie basale indurée de chaque aile
antérieure (hémélytre)
présente trois dessins noirs, l’un
petit et interne sur le clavus,
les deux autres, plus grands et externes, l’antérieur en
triangle et le
postérieur, incurvé-claviforme, atteignant
par son « pied » la membrane,
zone apicale de l’aile,
entièrement noirâtre, sans macules blanches. Sur
la face ventrale (Fig.12), la couleur noire laisse
apparaître le fond rouge vif dans des plages
thoraciques anguleuses et cinq bandes
abdominales festonnées se
prolongeant
dorsalement sur le connexivum. Les
pattes noires ont des tarses à 3 articles.
L’ensemble
très complexe d’une telle
ornementation et non le seul dessin
pronotal, comme l’ont écrit certains auteurs, a valu
à l'insecte son nom
courant de "Punaise à damier".
Fig.10
© Fig.11 ©
Fig.12
Fig.13
Ainsi
décrit, Spilostethus saxatilis ne doit
pas être confondu avec deux autres espèces du même
genre, Spilostethus pandurus (Scopoli) et
S.furcula. Le
premier (Fig.14,26) se caractérise par deux bandes pronotales
étroites,
sinueuses et divergeant en arrière, par une petite macule
arrondie sur les
clavus des cories et surtout par trois taches blanches sur les
membranes, la
plus grande arrondie et centrale, une autre
arquée. Le
second (Fig.15), d’origine
africaine et parvenu en France avec le réchauffement climatique,
montre un
pronotum orné de deux larges bandes longitudinales droites, non
arquées, un scutellum noir à
apex rouge et des cories portant
deux taches noires, une étroite sur le clavus et une large en
bande
triangulaire transversale. Les membranes sont grises.
Fig.14 Fig.15
Fig.16
D’autre
part, il
doit être différencié de la «Punaise
écuyère», Lygaeus equestris (Fig.16),
considérée initialement comme un Spilosthetus. Fréquente
dans la dition
bitteroise, elle se caractérise par un pronotum à motifs noirs
transversaux, un scutellum
tout noir, une tache punctiforme et une bande transversale
massuée de même couleur sur la corie et une membrane noire ornée de taches blanches
évoquant celles de Spilosthetus saxatilis.
Dans
tous les cas, les couleurs voyantes composant des livrées ainsi
bariolées
entrent dans le cadre plus
général de
l’aposématisme.
B -
APOSEMATISME
Ce
dernier (du
grec ancien ἀποσημαίνω,
aposêmaínô
= annoncer par des signes, signaler) est
l'ensemble des mécanismes grâce
auxquels un animal envoie un signal clairement
perceptible pour des prédateurs potentiels afin
de les prévenir qu'il n'est pas comestible et représente
même un réel danger
lié à sa propre toxicité. Ce signalement,
d’emblée visuel (coloration et
livrée voyantes), peut être aussi
sonore et donc acoustique (stridulation
de Pentatomides) ou olfactif : émission par des glandes
métathoraciques et
leur appareil externe dont Carayon (1971) a fait le point, de
molécules sémiochimiques perçues
comme malodorantes, d’où leur nom
commun
français général de
« Punaises » issu du
bas latin putinasius (« qui sent
mauvais » de putere =
« puer » et nasius =
« nez »). Les plus abondantes sont des
aldéhydes aliphatiques
et aromatiques auxquelles ont été attribuées
plusieurs fonctions :
fongistatique et microbicide, sociale pour l’agrégation des
Lygaeidae et des Pyrrhocoridae,
surtout répulsive et même toxique. Il existe en outre,
chez les Pentatomorphes
des glandes abdominales spéciales dites
« uradénies » (Pavis, 1987)
productrices d’alcools aromatiques sexuels
C -
COMPORTEMENT DE LA PUNAISE DU
COLCHIQUE
Spilostethus
saxatilis se rencontre régulièrement
sur les Colchiques de Naples, isolé ou en petit nombre, parfois accouplé en position tête-bêche (vulgairement "cul
à cul") (Fig.13,17), y occupant les feuilles et la capsule au Printemps,
les fleurs à la fin de l'Eté (Figs. 18). Il se tient immobile ou déambule à l'aisselle des feuilles
ou sur les périanthes, et s’enfuit avec
vélocité lorsqu’on l'importune, sans toutefois s’éloigner beaucoup du pied d’où il peut,
toutefois, en gagner
d’autres (Fig.19 ). L’insertion de son rostre
dans le végétal a pu
être photographiée
(Fig. 20, à gauche). En revanche,
les anthères
et le pistil paraissent parfois
endommagés et comme
dilacérés lorsqu’il occupe la corolle
(Fig.18 et f.4, p.31, in
Lopez,2003).
Bien qu'elle soit capable de
voler, Spilostethus n'aime pas aller
très loin, et ne s'éloigne donc guère de la plante-hôte.
En revanche, il ne
semble pas y manifester le phénomène de groupement
social, pourtant observé sur
d’autres végétaux (Fig.21 : d’après
R.Gissenger)
Fig.17
Fig.18
© Fig.19
Fig.20
Fig.21
Fig.22
COMMENTAIRES
A -
INFEODATION AU GENRE
COLCHICUM
Dans
un article
tout récent un groupe de chercheurs allemands (Petschenka &
al, 2022) a
confirmé les liens étroits qui unissent la
« Punaise à damier » avec le
taxon emblématique du genre, Colchicum autumnale.
Ils ne font toutefois qu’évoquer leur extension possible
à d’autres espèces du
genre (« and maybe other Colchicum species »),
sans jamais citer
nominalement le Colchique de Naples, négligé semble-t-il
dans toute la
littérature consultée sur Internet.
Ils ont étudié quatre
espèces de
« milkweed bugs » dont Lygaeus
equestris, Spilostethus
pandurus et S. saxatilis, tous
membres du clade des Hétéroptères
Lygaeinae associé ancestralement
à la famille des Apocynaceae. En tant que polyphages, les deux
premières,
surtout Lygaeus, peuvent
se nourrir sur de nombreuses
autres familles de plantes, notamment les Asclepiadaceae,Asparagaceae,
Brassicaceae, Plantaginaceae, Ranunculaceae,
produisant, par convergence ,des cardénolides
ou glycosides cardiotoxiques. En
revanche, Spilostethus saxatilis, est obligatoirement
associé avec
les Colchicaceae en l’occurrence Colchicum
autumnale dont la
colchicine n’a aucune parenté chimique avec les
précédents. L’absence naturelle
de cardenolides dans son organisme
suggère que cette espèce a complètement
dévié de leur usage pour adopter un
nouveau mode chimique de défense, bien qu’elle tolère
néanmoins ces glycosides
lors d’un régime végétal en laboratoire (Espinoza,
2023). L’adaptation
profonde du S. saxatilis au C. autumnale est
indéniable. En
effet, la colchicine, ainsi que d’autres
alcaloïdes apparentés (colchicoïdes) a
été trouvée dans une trentaine de
spécimens provenant de onze pays européens et d’Afrique
du Nord. De plus, elle
a été extraite des œufs en
quantité importante
et l’on a pu même constater des
pontes
dans des semences de
Colchicum, ce qui prouve le degré considérable
d’inféodation. Il n’est pas toutefois
précisé, sur le plan anatomique, le lieu potentiel
d’accumulation de la colchicine
dans l’organisme de Spilostethus saxatilis : hémolymphe de sa cavité
générale et peut
être, ce qui serait beaucoup plus original, des
compartiments tégumentaires
spécialisés se situant sous la cuticule. Bramer &
al.(2017) les y ont
découverts par microtomographie et
par
coupes histologiques transversales sériées (Fig.23,C,
d’après Bramer) notamment
dans le genre voisin Oncopeltus, d’où
la toxine, en l’occurrence un glycoside cardiaque, est extrudée
lors de
l’attaque par un prédateur avec effraction possible du
corps de l’
Hémiptère.
Fig.23
B –
AUTRES DEPENDANCES
De
son coté, dans la droite ligne de son
congénérique,
Spilostethus pandurus se nourrit sur
d’autres plantes toxiques de famille des Asclepiadaceae
(Euw,des
Solanaceae
(Datura)
et, comme mentionné ci-dessus, des Apocynaceae
telles
que le laurier
rose.
Lorsque
la punaise fréquente ce
dernier (Fig.24), il a été trouvé dans ses tissus
corporels deux hétérosides
cardiotoniques, dont l’odoroside-H) (Euw & al.,1971)
qu’elle
est capable de « séquestrer » et ensuite
de libérer par
ses glandes, repoussant ainsi, au moins expérimentalement et
sans doute aussi
sur le terrain, les attaques d’autres arthropodes ( scorpions), d’
oiseaux et de chat.
Fig.24
Quant
à Spilostethus
furculus (Fig.15), non rencontré
par
l’auteur dans la dition et présenté ici seulement
à titre comparatif, il se
nourrit sur des Solanaceae très toxiques, notament le Datura stramonium et
surtout,
Solanum
nigrum, d’où son nom vernaculaire « Punaise des
Morelles » dont il
pique les fruits verts pour aspirer le jus des graines, avec son
rostre, absorbant
ainsi des glycoalcaloïdes toxiques dont la solanine.
En ce
concerne à nouveau Spilosthetus
saxatilis signalons qu’il n’a pas l’exclusivité de la
colchicine pour assurer
son métabolisme et sa défense, puisqu’il est
démontré , dans un autre ordre d’
Insectes, les Lépidoptères, que celle du Lis de Malabar
(Fig.8) est également
séquestrée par
le Noctuide
Polytela gloriosae (Fab.). En tant
que métabolite secondaire végétal,
l’alcaloïde est présent dans la
quasi-totalité du corps (Sajitha
et al.,2019),
aussi bien chez la chenille (Fig.25 ) que
l’imago (Fig.26), tous deux arborant, ici encore, une livrée
voyante, manifestement
aposématique.
Fig.25
Fig.26
CONCLUSION
Restant
dans le vaste cadre de la
super-famille des Pentatomoidea (infra-ordre des Hémiptères Pentatomomorphes) et afin de combler une autre lacune du
précédent article (Lopez,2003), il est bon d’ aborder
brièvement les Cydnidae avec
l’espèce Canthophorus
melanopterus. On
sait, rappelons le, qu’il est
inféodé à Osyris alba, Santalacée
hémiparasite dont les haustories spécialisées
puisent des
substances
solubles dans
de
nombreuses autres plantes
du voisinage. Certains de ces métabolites secondaires sont
connus comme
toxiques, notamment des alcaloïdes
de la pyrrolizidine
déjà
évoquée dans deux autres articles (Lopez,2003,2016) tels que la senecionine,
la retrorsine, l’integerrimine et ceux aussi de la quinolizidine
(sparteine,
cytisine,
lupanine,
anagyrine….)(Woldemichael
& M.
Wink,
2002),
sans compter l’osyrisine (
Al-Jaber &
al.,
2010). De ce fait et bien que souvent mise
en doute,
la toxicité du Rouvet pourrait bien être réelle, du
moins pour les prédateurs du « Canthophore
à ailes sombres » qui doit
puiser des alcaloïdes dans les fruits, dont il se nourrit
assidument (Fig.27,28).
Qui plus est, la livrée très voyante, rouge cerise et
noire chez les larves
(Fig.27), bleu-violacé métallique et blanche chez
l’adulte (Fig.28), ne peut qu’être
aposématique, la forme de l’abdomen et
sa couleur chez les premières, contribuant
en outre à les camoufler sur les fruits murs par
phénomènes d’homochromie
et homomorphie.
Fig.27
Fig.28
Cet
exemple, joint à celui des
Lygaeinae souligne l’étrange biologie des Pentatomorpha
axée, en bonne partie,
sur leur défense contre les prédateurs et
parasitoïdes. La vénénosité
est la partie la plus frappante de la
stratégie multimodale de défense des
Hétéroptères, incluant
au premier chef l’aposématisme mais aussi, en confrontation rapprochée, le fait capital et moins
connu de
leur toxicité. A cet égard, leurs substances chimiques
plus ou moins léthales
pour les prédateurs éventuels sont soit
synthétisées par leur organisme, soit
en ce qui nous a surtout concernés ici, empruntées par
piqure rostrale à des
plantes hôtes (« séquestration » des
anglophones ) suivant une
coévolution complexe d’ Insectes spécialisés (
Espinoza (2023) et, particularité
biologique majeure, comblant une importante lacune dans le travail
initial de l’auteur
.
BIBLIOGRAPHIE
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